Le TCD Foudre a été mis en service en 1990 crédits : Jean-Louis Venne |
13/01/2009
Les mésaventures de l'ex-porte-avions Clemenceau rappellent l'intérêt de vendre, quand il est encore possible, les navires militaires commençant à prendre de l'âge. Cette disposition permet alors de négocier, à bon prix, des unités parfaitement opérationnelles intéressant des marines n'ayant pas le budget pour acquérir des bâtiments neufs. Elle évite aussi, dans un second temps, d'user des bateaux « jusqu'à la corde » pour devoir, quelques années plus tard, en assumer le démantèlement. Or, dans cette perspective, le sort des transports de chalands de débarquement (TCD) Foudre et Siroco semble particulièrement intéressant. Conçus pour les opérations amphibies et relativement récents, puisque livrés en 1990 et 1998, ces bâtiments disposent d'importantes capacités de transport, de moyens de commandement et de locaux hospitaliers développés. Tous deux devaient être remplacés, après 2015, par deux nouveaux Bâtiments de Projection et de Commandement, s'ajoutant aux BPC Mistral et Tonnerre, livrés en 2006 et 2007 par DCNS. Mais, dans le cadre du plan de relance de l'économie, le ministère de la Défense a décidé d'anticiper la commande du troisième BPC en 2009. Il s'agit de soutenir l'activité des chantiers navals, notamment ceux de Saint-Nazaire, confrontés à un important creux de charge, faute de commandes de paquebots.
De la pertinence de commander rapidement un quatrième BPC
Si la notification du contrat n'est pas encore intervenue et qu'aucune date n'est pour l'heure officiellement avancée, on peut imaginer que ce BPC serait livré vers 2011/2012. Il remplacera, alors, la Foudre, que la France essaiera sans nul doute de placer sur le marché de l'occasion. Plusieurs pays pourraient être intéressés par ce navire aux capacités très précieuses. On pense par exemple à l'Argentine, qui devait acquérir les TCD Ouragan (1965) et Orage (1968) mais y avait renoncé en 2006 en raison de l'amiante contenue à bord de ces bateaux et du battage médiatique visant à l'époque l'ex-Clemenceau. L'Inde, cliente de l'industrie navale française (commande sous-marins et de systèmes propulsifs à DCNS notamment), souhaite également développer une capacité amphibie pour sa marine. Des unités comme la Foudre sont donc susceptibles de l'intéresser.
Mais, dans cette optique, il convient de s'interroger sur la pertinence de céder, d'emblée ou de manière rapprochée, les deux TCD français. Un lot de deux bateaux pourrait, en effet, mieux se négocier, et financer l'achat du 4ème BPC dont la marine française doit être équipée. Industriellement, il serait d'ailleurs plus pertinent de lancer, dans la foulée du BPC 3, la réalisation du dernier navire de la classe. Le ministère de la Défense pourra, en effet, bénéficier d'un effet de série, alors qu'une construction à la fin de la prochaine décennie nécessiterait de remettre les équipes et le processus industriel en place. Tout cela aurait évidemment un coût (la réalisation du Siroco, 8 ans après la Foudre, l'a amplement démontré). Conçu et réalisé en coopération par DCNS et les chantiers de Saint-Nazaire (STX France), le BPC affiche un coût d'environ 400 millions d'euros.
Les TCD du type Foudre
D'une longueur de 168 mètres pour une largeur de 23.5 mètres et un déplacement de 8200 tonnes (12.000 tonnes en charge), les TCD du type Foudre peuvent embarquer 8 chalands de débarquement du type CTM et disposent d'un hangar pour quatre hélicoptères lourds. Dotés d'un garage à véhicules de 1000 m2, ils peuvent embarquer le tiers des moyens d'un régiment en hommes et matériels, y compris des véhicules blindés et chars. Leurs installations de commandement leur permettent de gérer depuis la mer une opération amphibie, le Siroco pouvant accueillir un poste de commandement interarmées de théâtre. Ces bateaux comptent, en outre, d'importantes infrastructures hospitalières, avec 2 blocs opératoires, 2 salles de traitement des grands brûlés et 55 lits d'hospitalisation. Conjugués aux capacités de débarquement et aux moyens aériens embarqués, cet hôpital flottant se prête particulièrement bien aux opérations humanitaires, notamment après une catastrophe naturelle.
De la pertinence de commander rapidement un quatrième BPC
Si la notification du contrat n'est pas encore intervenue et qu'aucune date n'est pour l'heure officiellement avancée, on peut imaginer que ce BPC serait livré vers 2011/2012. Il remplacera, alors, la Foudre, que la France essaiera sans nul doute de placer sur le marché de l'occasion. Plusieurs pays pourraient être intéressés par ce navire aux capacités très précieuses. On pense par exemple à l'Argentine, qui devait acquérir les TCD Ouragan (1965) et Orage (1968) mais y avait renoncé en 2006 en raison de l'amiante contenue à bord de ces bateaux et du battage médiatique visant à l'époque l'ex-Clemenceau. L'Inde, cliente de l'industrie navale française (commande sous-marins et de systèmes propulsifs à DCNS notamment), souhaite également développer une capacité amphibie pour sa marine. Des unités comme la Foudre sont donc susceptibles de l'intéresser.
Mais, dans cette optique, il convient de s'interroger sur la pertinence de céder, d'emblée ou de manière rapprochée, les deux TCD français. Un lot de deux bateaux pourrait, en effet, mieux se négocier, et financer l'achat du 4ème BPC dont la marine française doit être équipée. Industriellement, il serait d'ailleurs plus pertinent de lancer, dans la foulée du BPC 3, la réalisation du dernier navire de la classe. Le ministère de la Défense pourra, en effet, bénéficier d'un effet de série, alors qu'une construction à la fin de la prochaine décennie nécessiterait de remettre les équipes et le processus industriel en place. Tout cela aurait évidemment un coût (la réalisation du Siroco, 8 ans après la Foudre, l'a amplement démontré). Conçu et réalisé en coopération par DCNS et les chantiers de Saint-Nazaire (STX France), le BPC affiche un coût d'environ 400 millions d'euros.
Les TCD du type Foudre
D'une longueur de 168 mètres pour une largeur de 23.5 mètres et un déplacement de 8200 tonnes (12.000 tonnes en charge), les TCD du type Foudre peuvent embarquer 8 chalands de débarquement du type CTM et disposent d'un hangar pour quatre hélicoptères lourds. Dotés d'un garage à véhicules de 1000 m2, ils peuvent embarquer le tiers des moyens d'un régiment en hommes et matériels, y compris des véhicules blindés et chars. Leurs installations de commandement leur permettent de gérer depuis la mer une opération amphibie, le Siroco pouvant accueillir un poste de commandement interarmées de théâtre. Ces bateaux comptent, en outre, d'importantes infrastructures hospitalières, avec 2 blocs opératoires, 2 salles de traitement des grands brûlés et 55 lits d'hospitalisation. Conjugués aux capacités de débarquement et aux moyens aériens embarqués, cet hôpital flottant se prête particulièrement bien aux opérations humanitaires, notamment après une catastrophe naturelle.
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