La corvette Baynunah sur le site des CMN à Cherbourg crédits : GUILLAUME PLISSON |
25/06/2009
Ce jeudi restera comme une date historique pour les Constructions Mécaniques de Normandie. La Baynunah, première d'une série de six corvettes lance-missiles commandées par les Emirats Arabes Unis, est lancée aujourd'hui. Long de 71 mètres pour un déplacement en charge de 915 tonnes, il s'agit du plus grand et du plus puissant bâtiment militaire réalisé jusqu'ici par les CMN. Du type Combattante BR 71, la Baynunah dispose d'une coque en acier et de superstructures en aluminium. Elle a été entièrement conçue et sera achevée par les CMN de Cherbourg. Avant de rejoindre le golfe Persique, elle restera en France ces deux prochaines années pour effectuer des essais. L'industriel normand présente, en effet, la spécificité de ne pas disposer de plateforme d'intégration à terre. La mise au point des équipements est donc réalisée lorsque les bateaux sont à flot. Ce sera notamment le cas du système de combat, conçu par Celex, filiale du groupe italien Finmeccanica, qui en assurera l'intégration. On notera à ce propos que la Baynunah est le premier navire des CMN à disposer d'un véritable système de combat.
La Baynunah sortant du hall de construction (© : GUILLAUME PLISSON)
Un incroyable condensé d'équipements sur une telle plateforme
Cet équipement, complexe, permettra de gérer les senseurs et l'armement, particulièrement nombreux sur ce navire. La Baynunah disposera notamment d'une conduite de tir, un radar de veille tridimensionnel Sea Giraffe et des moyens de guerre électronique. La corvette embarquera 8 missiles antinavire Exocet MM40 Block3, deux systèmes de lancement vertical pour 8 missiles surface-air ESSM, un système surface-air RAM, une tourelle de 76 mm et deux canons de 30 mm. Elle disposera, en outre, d'un hangar et d'une plateforme pour un hélicoptère de 4.5 tonnes. En somme, elle regroupe l'armement d'une frégate moyenne, sur un navire qui déplacera moins de 1000 tonnes en charge. Il s'agit là de l'une des grandes spécialités du constructeur cherbourgeois, qui parvient à rassembler et faire cohabiter de très nombreux systèmes sur des plateformes de petite taille. Cette intégration de senseurs et de systèmes d'armes, poussée à l'extrême, pose des contraintes d'intégration physiques et d'environnement en matière de fonctionnement dans des espaces restreints. Pour simplifier, plus les équipements sont rapprochés, plus le degré de perturbation entre ces équipements est fort. Sur un bâtiment comme la Baynunah, le challenge est donc très important. Au fil des années, les CMN ont acquis un important savoir-faire dans ce domaine.
Côté propulsion, quatre moteurs diesels MTU et deux hydrojets Kamewa (+ un booster) permettront au navire d'atteindre les 30 noeuds en vitesse de pointe. L'autonomie sera de 2000 nautiques à 15 noeuds.
Corvette du type BR 71 (© : CMN)
Six corvettes, dont cinq construites à Abu Dhabi
Le programme des nouvelles corvettes des EAU a été signé fin 2003. Initialement, il portait sur la commande de quatre navires, avec une option pour deux unités supplémentaires. Ces dernières ont été confirmées en juillet 2005. Destinés à remplacer les six patrouilleurs de 140 tonnes de la classe Ardhana, mis en service en 1975 et 1976, les nouveaux bâtiments doivnt être tous livrés d'ici 2016. Selon le schéma industriel retenu, Cherbourg ne réalise que la tête de série, traditionnellement la plus complexe car nécessitant une longue période de mise au point, inhérente à tout prototype. Les cinq sisterships de la Baynunah seront construits aux Emirats Arabes Unis, dans les chantiers navals de la société Abu Dhabi Ship Building. ADSB est, d'ailleurs, titulaire du contrat, sous la supervision technique des CMN. Ces dernières assureront le transfert de technologie et le soutien logistique intégré (ILS), ainsi que différentes prestations de formation permettant aux chantiers d'Abu Dhabi de mener à bien le projet.
Corvette du type BR 71 (© : CMN)
La Baynunah à Abu Dhabi en 2011
A l'issue de son achèvement, de la mise au point des systèmes et des essais en mer, la corvette Baynunah rejoindra la marine émiratie et le port militaire d'Abu Dhabi en 2011. Les principales missions qui lui seront attribuées incluent la surveillance maritime, le mouillage de mines, l'interception de forces ennemies, ainsi que des opérations militaires antinavire et anti-aérienne dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive (ZEE) des émirats. Ces derniers, qui ont récemment renforcé leur coopération militaire avec la France, sont situés dans l'une des zones les plus stratégiques du globe, au bord du détroit d'Ormuz, face à l'Iran.
(© : GUILLAUME PLISSON)
La Baynunah sortant du hall de construction (© : GUILLAUME PLISSON)
Un incroyable condensé d'équipements sur une telle plateforme
Cet équipement, complexe, permettra de gérer les senseurs et l'armement, particulièrement nombreux sur ce navire. La Baynunah disposera notamment d'une conduite de tir, un radar de veille tridimensionnel Sea Giraffe et des moyens de guerre électronique. La corvette embarquera 8 missiles antinavire Exocet MM40 Block3, deux systèmes de lancement vertical pour 8 missiles surface-air ESSM, un système surface-air RAM, une tourelle de 76 mm et deux canons de 30 mm. Elle disposera, en outre, d'un hangar et d'une plateforme pour un hélicoptère de 4.5 tonnes. En somme, elle regroupe l'armement d'une frégate moyenne, sur un navire qui déplacera moins de 1000 tonnes en charge. Il s'agit là de l'une des grandes spécialités du constructeur cherbourgeois, qui parvient à rassembler et faire cohabiter de très nombreux systèmes sur des plateformes de petite taille. Cette intégration de senseurs et de systèmes d'armes, poussée à l'extrême, pose des contraintes d'intégration physiques et d'environnement en matière de fonctionnement dans des espaces restreints. Pour simplifier, plus les équipements sont rapprochés, plus le degré de perturbation entre ces équipements est fort. Sur un bâtiment comme la Baynunah, le challenge est donc très important. Au fil des années, les CMN ont acquis un important savoir-faire dans ce domaine.
Côté propulsion, quatre moteurs diesels MTU et deux hydrojets Kamewa (+ un booster) permettront au navire d'atteindre les 30 noeuds en vitesse de pointe. L'autonomie sera de 2000 nautiques à 15 noeuds.
Corvette du type BR 71 (© : CMN)
Six corvettes, dont cinq construites à Abu Dhabi
Le programme des nouvelles corvettes des EAU a été signé fin 2003. Initialement, il portait sur la commande de quatre navires, avec une option pour deux unités supplémentaires. Ces dernières ont été confirmées en juillet 2005. Destinés à remplacer les six patrouilleurs de 140 tonnes de la classe Ardhana, mis en service en 1975 et 1976, les nouveaux bâtiments doivnt être tous livrés d'ici 2016. Selon le schéma industriel retenu, Cherbourg ne réalise que la tête de série, traditionnellement la plus complexe car nécessitant une longue période de mise au point, inhérente à tout prototype. Les cinq sisterships de la Baynunah seront construits aux Emirats Arabes Unis, dans les chantiers navals de la société Abu Dhabi Ship Building. ADSB est, d'ailleurs, titulaire du contrat, sous la supervision technique des CMN. Ces dernières assureront le transfert de technologie et le soutien logistique intégré (ILS), ainsi que différentes prestations de formation permettant aux chantiers d'Abu Dhabi de mener à bien le projet.
Corvette du type BR 71 (© : CMN)
La Baynunah à Abu Dhabi en 2011
A l'issue de son achèvement, de la mise au point des systèmes et des essais en mer, la corvette Baynunah rejoindra la marine émiratie et le port militaire d'Abu Dhabi en 2011. Les principales missions qui lui seront attribuées incluent la surveillance maritime, le mouillage de mines, l'interception de forces ennemies, ainsi que des opérations militaires antinavire et anti-aérienne dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive (ZEE) des émirats. Ces derniers, qui ont récemment renforcé leur coopération militaire avec la France, sont situés dans l'une des zones les plus stratégiques du globe, au bord du détroit d'Ormuz, face à l'Iran.
(© : GUILLAUME PLISSON)