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Faute de porte-avions, le Charles de Gaulle étant immobilisé jusqu'à fin 2008 pour son premier grand carénage, l'aviation navale doit poursuivre ses entrainements dans les conditions les plus réalistes possibles. En juillet dernier, deux Rafale français se sont posés, pour la première fois, sur l'USS Enterprise. Ces toutes premières manoeuvres à bord d'un porte-avions américain devraient être suivies par une seconde campagne, au printemps 2008. Les appareils de la Marine nationale devraient de nouveau apponter sur un bâtiment US, sans toutefois y être « basés ». Ces opérations sont désormais possibles grâce aux nouvelles centrales de navigation des Rafale, qui peuvent aujourd'hui se caler à partir d'un autre endroit qu'un terrain à terre ou depuis le Charles de Gaulle.
Le recours à cette solution, destinée à éviter aux pilotes français de « perdre la main », est facilité par le fait que les Rafale sont catapultés par le train avant grâce à une version dérivée des catapultes embarquées sur les navires américains. Pour ce qui concerne les avions de guet aérien Hawkeye, des échanges dits "cross-decks" ont déjà été réalisés avec les E2-C français dès la mission Héraclès, en 2002, avec les porte-avions US. Un appareil s'est, également, posé cet été sur l'Enterprise.
Le Brésil pour les SEM : Un déploiement très lourd
La marine ne peut, malheureusement, pas en faire autant avec les Super Etendard Modernisés qui, en attendant leur remplacement par des Rafale aux standards F2 et F3, assurent l'essentiel de la composante « assaut » du groupe aérien embarqué. Catapultés via des élingues, ces avions ne peuvent opérer à partir d'un porte-avions de l'US Navy. La possibilité d'utiliser l'ex-Foch, vendu au Brésil en 2000, a donc été envisagée. Aucune décision n'a encore été prise, plusieurs paramètres politiques et techniques entrant en jeu. Il s'agit notamment de vérifier que les SEM peuvent toujours se poser et redécoller en toute sécurité du Sao Paulo, dont l'activité est des plus réduites ces dernières années. Une campagne de ce type serait également lourde, notamment financièrement, dans la mesure où il faudrait expédier au Brésil avions, techniciens et officiers d'appontage. Les réflexions se poursuivent donc quant à l'intérêt d'une telle opération et des gains techniques qu'elle pourrait réellement apporter.
En attendant, les appareils des différentes flottilles poursuivent leur entraînement à partir de bases terrestres. Fait relativement rare, des Rafale, SEM et Hawkeye de Landivisiau et Lann Bihoué (4F, 12F et 17F) ont également participé, du 31 août au 14 septembre, à un exercice interallié en Norvège. A l'occasion de Bold Avenger, les avions de la marine ont pu se mesurer aux unités des armées de l'Air de différents pays. Un éventuel déploiement des appareils de l'aviation navale sur des théâtres extérieurs, comme l'Afrique, ne serait en revanche pas à l'ordre du jour