La marine se réserve la possibilité de tirer sur ses vieilles coques
Torpillage d'une ancienne frégate australienne, le HMAS Torrens |
3/09/2007
Par le passé, la marine française, comme ses homologues étrangères, a eu recours à la destruction volontaire de ses vieux navires en pleine mer. L'immersion délibérée de coques est maintenant régie par différents accords internationaux (Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est de 1992, Protocole de 1995 relatif à la prévention et à l'élimination de la pollution de
Une ou deux fois par an sur chaque façade de la métropole
Si la marine s'est engagée dans une démarche de protection de l'environnement, l'arrêt de cette pratique lors d'activités opérationnelles militaires par les navires de guerre ou les aéronefs militaires n'est pas sans poser problème : « Pour l'entraînement régulier des équipages, (la marine) réalise des tirs sur moyens légers flottants ou aériens. Dispositifs éphémères prévus uniquement à cet effet, ces outils ne présentent en revanche pas les garanties suffisantes pour la qualification des systèmes d'armes en service ou ceux en cours d'acquisition. Il convient de retenir que l'utilisation de coques comme cibles répond à un besoin réel de la marine et non comme substitut à une action de démantèlement », note Margueritte Lamour, députée du Finistère, dans son rapport d'information sur le démantèlement des navires de guerre. De plus, souligne la parlementaire, « la coque immergée devient un dispositif de concentration de poisson naturel ». Par ailleurs, Rue Royale, on explique que « l'utilisation des coques de navires désarmés est un enjeu d'importance pour la pérennisation des systèmes d'armes, en service ou en développement. L'objectif est de préparer la marine à ses missions de défense dans des conditions réalistes, tout en limitant volontairement en nombre l'utilisation de ces coques et de veiller à l'environnement ». Il n'est donc pas question de se servir de ces opérations comme supplétif à une filière de déconstruction. Bien qu'aucun tir sur cible navale ne soit à ce jour programmé, les militaires souhaitent pouvoir, le moment venu, y avoir de nouveau recours au moins une ou deux fois par an sur chaque façade maritime de la métropole.