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quinta-feira, 23 de setembro de 2010

FREMM : Dates d'ASA et prévisions d'affectation

Frégate européenne multi-missions (FREMM)
crédits : DCNS


24/09/2010

On en sait un peu plus sur les dates prévisionnelles d'admission au service actif et les ports bases des 11 futures frégates multi-missions de la Marine nationale. Tête de série du programme, l'Aquitaine, mise à flot le 29 mars sur le site DCNS de Lorient, doit débuter ses essais en mer en mai 2011. La présentation du bâtiment pour acceptation est programmée en juillet 2012, l'acceptation devant intervenir entre août et novembre 2012. A l'issue des essais et de la prise en main par l'équipage, l'Aquitaine devrait être admise au service actif en avril 2013. Elle sera alors basée à Brest. Le port breton accueillera ensuite la seconde FREMM française, la Normandie, qui devrait être opérationnelle en mai 2014. Puis ce sera au tour de Toulon de recevoir les quatre FREMM suivantes. La Provence, le Languedoc, l'Auvergne et l'Alsace doivent respectivement entrer en service en mai 2015, janvier 2016, décembre 2016 et septembre 2017. Les trois bâtiments suivants, à savoir la Bretagne, la Lorraine et la neuvième frégate en version ASM (qui n'a pas encore de nom), sont tous attendus à Brest. Leur ASA est prévue en juin 2018, mai 2019 et mai 2020. Viendront ensuite les deux frégates en version antiaérienne, commandées pour remplacer les Cassard et Jean Bart. Ces navires seront basés à Toulon et doivent entrer en service en mai 2021 et mai 2022.

Brest devrait perdre une frégate

Par rapport au format actuel, Brest devrait donc perdre une frégate au profit de Toulon, qui en gagnerait une. Dans le port du Ponant, 5 FREMM doivent remplacer les Tourville et De Grasse (type F67), ainsi que les Georges Leygues, Primauguet, La Motte-Picquet et Latouche-Tréville (type F70 ASM). A Toulon, les Provence, Languedoc, Auvergne et Alsace succèderont aux Dupleix, Montcalm et Jean de Vienne (type F70 ASM). Toutes ces frégates auront comme mission principale la lutte anti-sous-marine. A cet effet, elles seront dotées d'un sonar remorqué, de torpilles MU90 et d'un hélicoptère NH90. Les 9 premières frégates seront également capables de frappes contre la terre avec la mise en oeuvre, sur chaque plateforme, de 16 missiles de croisière Scalp Naval. Appelés à remplacer les Cassard et Jean Bart (type F70 AA), les deux dernières frégates, appelées FREDA, n'embarqueront pas de Scalp Naval ni de sonar remorqué. Dévolues à la défense aérienne, elles mettront en oeuvre des missiles Aster 30 et disposeront d'un radar multifonctions Herakles plus puissant.
Il convient de souligner que les dates mentionnées dans cet article restent prévisionnelles. On rappellera que, souvent, les calendriers connaissent certains décalages, notamment en raison de problèmes techniques ou de mises au point plus longues que prévu. Cela est particulièrement vrai pour les prototypes.
Pétroliers-ravitailleurs : Vers une coopération franco-britannique ?

Le Wave Knight , livré en 2003 à la Royal Fleet Auxiliary
crédits : BAE SYSTEMS


24/09/2010

Si la perspective d'un porte-avions ou de patrouilles de sous-marins stratégiques communs semble plus tenir du fantasme que de la réalité opérationnelle, la possibilité d'établir une coopération franco-britannique autour des flottes logistiques a plus de chances d'aboutir. Paris et Londres travaillent en tous cas dans ce sens, les réflexions étant appuyées par la nécessité, pour la Royal Navy et la Marine nationale, de renouveler au même moment leurs ravitailleurs.
Suspendu en janvier 2009 pour raisons budgétaires avant d'être relancé en mai 2010, le programme Military Afloat Reach and Sustainability (MARS) vise à remplacer les navires du type Rover, Appleleaf et Fort Austin, puis les Wave et Fort Victoria de la Royal Fleet Auxiliary. Initialement, le ministère britannique de la Défense (MoD) prévoyait de commander 6 pétroliers-ravitailleurs, 2 ravitailleurs de combat et 3 unités de soutien logistiques. Dans cette configuration, les 5 derniers auraient été réalisés en Grande-Bretagne, alors que les 6 pétroliers-ravitailleurs étaient destinés à être construits à l'étranger. Dans cette perspective, un appel d'offres a été lancé en 2008, le Mod recevant des propositions de Fincantieri (Italie), Navantia (Espagne), ainsi que des groupes sud-coréens Hyundai et Daewoo. Pour les unités réalisées au Royaume-Uni, plusieurs industriels, dont BAE Systems allié à BMT Defense Services, ainsi que Rolls-Royce, ont proposé leurs designs. Mais, pour l'heure, aucune commande n'a été passée, notamment en raison des difficultés budgétaires rencontrées par les armées anglaises.


Le Brave de DCNS ravitaillant une FREMM (© : DCNS)

DCNS travaille sur un nouveau concept

Et, désormais, le projet pourrait évoluer vers une coopération franco-britannique. Paris, qui souhaite vivement se rapprocher de Londres, mène avec son partenaire une réflexion sur un projet commun. Les calendriers sont en effet compatibles. En octobre 2009, le ministère français de la Défense a décidé de lancer une étude visant à déterminer les caractéristiques des futurs bâtiments du programme Flotte Logistique. Destinées à remplacer les Meuse, Var, Marne et Somme, ces nouvelles unités doivent entrer en service entre 2015 et 2020. Comme en Grande-Bretagne, les militaires français souhaitent des navires polyvalents et construits aux normes civiles, afin de réduire les coûts. En la matière, DCNS travaille sur un nouveau concept, baptisé Brave. Afin de répondre à la nécessité, en plus du remplacement des pétroliers-ravitailleurs, de compenser le désarmement des bâtiments ateliers, le nouveau navire logistique imaginé par le groupe français dispose de vastes soutes à combustible, mais également d'une zone modulaire permettant d'accueillir des ateliers ou servant au stockage de matériels. Devant également être proposé à l'export, le le Brave pourra également être aménagé pour disposer d'une capacité de transport de troupes et de véhicules. DCNS ne construisant plus de grandes plateformes, les futurs bâtiments logistiques français seraient en toute logique réalisés à Saint-Nazaire, chantier civil rompu aux normes de la Marine marchande.


Le BCR Var (© : MARINE NATIONALE)

Et si on y ajoutait le porte-avions ?

Si une coopération est lancée entre la France et la Grande-Bretagne, il conviendra donc de voir quel design sera retenu et quelles concessions seront imaginées entre les industriels. Comme à chaque fois dans le cadre de coopérations, des considérations politiques, stratégiques et sociales, dans chaque pays, s'inviteraient évidemment dans les discussions. Des pistes très inventives pourraient même naître. Certains imaginent, par exemple, une solution englobant la problématique des porte-avions. Alors que la Grande-Bretagne semble en difficulté pour maintenir la réalisation du HMS Prince of Wales (sistership du HMS Queen Elizabeth en cours de construction) et que la France souhaite toujours se doter d'un second porte-avions, on pourrait imaginer que la Marine nationale récupère la coque du Prince of Wales, adaptée à ses besoins. Le design des navires britanniques ne s'y oppose pas, ces porte-avions ayant été étudiés en coopération avec la France entre 2006 et 2008 (ils ont notamment été conçus pour pouvoir recevoir des catapultes). Il « suffirait » donc de ressortir les plans français de l'époque et de modifier légèrement la coque du navire, qui pourrait ensuite être achevée en France. Cela permettrait de maintenir de l'activité dans les chantiers britanniques et laisserait quelques années supplémentaires à la Royal Navy pour trouver les fonds nécessaires à la construction de son second porte-avions. En contrepartie, Londres pourrait, alors, décider de faire réaliser ses nouveaux bâtiments logistiques en France, ce qui amènerait de la charge aux chantiers tricolores...
Brave : Le nouveau bâtiment logistique de DCNS

Brave mesure 198 mètres pour un déplacement de 30.000 tonnes
crédits : DCNS


24/09/2010

Proposé à l'export et pour remplacer les actuels ravitailleurs de la Marine nationale, Brave est le nouveau concept de bâtiment logistique imaginé par DCNS. Particulièrement polyvalent, ce navire doit répondre à une grande diversité de missions, allant du ravitaillement en combustibles (navires et aviation) à la réparation de matériels, en passant éventuellement par le transport de soldats et de blindés. Long de 195 mètres pour une largeur de 28 mètres, Brave affiche un déplacement de 30.000 tonnes. Il est donc nettement plus grand et lourd que le pétrolier-ravitailleur Meuse et les bâtiments de commandement et de ravitaillement Var, Marne et Somme (157 mètres, 18.000 tonnes).
Le nouveau bâtiment logistique de DCNS se veut donc très polyvalent et même reconfigurable. A cet effet, il dispose d'une zone arrière modulable. Suivant les besoins, elle peut servir à stocker du matériel ou accueillir des ateliers. En effet, les futurs navires français doivent non seulement remplacer le PR et les BCR, mais également compenser le désarmement, en 2009, du bâtiment de soutien mobile Loire et du bâtiment atelier Jules Verne. Le nouveau BL devra donc être à même de disposer de locaux aptes à effectuer des réparations.
La zone arrière de Brave a, également, été conçue pour servir à l'accueil de troupes et de matériels, notamment des véhicules. Les embarquements et débarquement seraient réalisés via une porte latérale. Par rapport aux navires existants, les capacités aéronautiques seraient renforcées, avec une plateforme permettant la mise en oeuvre simultanée de deux hélicoptères (et un double hangar). Brave est, de plus, doté d'un poste de commandement assez vaste lui permettant d'accueillir un état-major et de diriger une opération.


Brave ravitaillant une FREMM et le Charles de Gaulle (© : DCNS)

Des capacités accrues

En matière de ravitaillement pur, le bâtiment doit pouvoir procurer aux forces navales qu'il soutient carburant, vivres et munitions. Les soutes du design étudié pour la Marine nationale peuvent atteindre 15.000 m3. Comme c'est déjà le cas aujourd'hui, Brave doit pouvoir assurer, en même temps, le ravitaillement à la mer de deux navires à couple. Il dispose pour cela de deux portiques de ravitaillement et de capacités de transfert de charges lourdes plus importantes que celles des bateaux actuels. Derrière le bloc passerelle, deux grues permettent de manutentionner des conteneurs logeables dans un espace spécifique.
Afin de répondre à la règlementation maritime internationale, Brave est un navire à double coque conçu pour intégrer des normes OMI comme MARPOL (pollution).
Fin 2009, la Direction Générale de l'Armement a lancé une étude de définition afin de déterminer les besoins et les caractéristiques qui aboutiront au programme appelé « Flotte Logistique ». Selon les prévisions de la DGA, la construction du premier navire, destiné à remplacer la Meuse, devrait intervenir en 2015 pour une livraison deux ans plus tard. La cible est, pour l'heure, de quatre unités.


Brave (© : DCNS)

Sérieuse concurrence à l'export

En plus du marché national, qui pourrait faire l'objet d'une coopération avec la Grande-Bretagne, DCNS vise aussi l'export. De nombreuses marines ont, en effet, besoin de renouveler leurs parcs de bâtiments logistiques. En la matière, la concurrence s'annonce sévère pour le groupe français, qui n'a pas livré de navire de ce type depuis 1987 (La Somme, en 1990, a été réalisée par les chantiers de La Seyne-sur-Mer). En Europe, DCNS fait face à plusieurs concurrents, à commencer par l'Italien Fincantieri, qui achève actuellement deux pétroliers-ravitailleurs pour l'Inde. L'Espagnol Navantia se positionne également à l'international avec le Cantabria, tout juste livré à l'Armada. Alors qu'en Grande-Bretagne, BAE Systems et BMT Defense Services ont présenté leur design Aegir à la Royal Navy, Damen Schelde Naval Shipbuilding a vendu son concept hybride de JSS (à la fois ravitailleur et navire de projection) à la marine néerlandaise, qui attend la livraison du Karel Doorman en 2014. Enfin, comme ce type de navire est réalisé suivant des normes civiles, les constructeurs asiatiques sont également de sérieux concurrents. Daewoo et Hyundai n'ont, d'ailleurs, pas hésité à faire une offre dans le cadre du programme Military Afloat Reach and Sustainability (MARS) britannique.