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segunda-feira, 25 de janeiro de 2010

UM NAVIO PARA CRISES ,O BPC DA CLASSE MISTRAL

Mise sur cale du bâtiment de projection et de commandement Dixmude

Mise sur cale du premier bloc du BPC Dixmude, hier à Saint-Nazaire
crédits : BERNARD BIGER - STX FRANCE SA


21/01/2010

C'est hier, sous un soleil éclatant et au son de la cornemuse, que le bâtiment de projection et de commandement Dixmude a été mis sur cale aux chantiers STX de Saint-Nazaire. Cela faisait plus de six ans qu'une unité militaire aussi importante n'avait pas été mise sur cale en France. Positionné au bord de la forme A, le premier bloc du navire, pesant 439 tonnes, a été soulevé par le portique et minutieusement déposé au fond d'une cale de construction vide de tout paquebot depuis juillet 2009. C'est là, dans les prochains mois, que les autres structures constituant le navire vont être progressivement assemblées, en vue d'une mise à flot en fin d'année. Déjà, sur l'aire de pré-montage, de nombreux blocs sont disposés, dont celui doté du bulbe d'étrave. Après la pose du bloc sur la ligne de tins s'est déroulée la cérémonie des pièces. Selon la tradition, des pièces de monnaie sont déposées dans un réceptacle soudé dans les fonds, afin de porter chance au navire. Ces pièces ont été déposées par l'amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la marine (qui a aussi offert une pièce au soudeur); Jacques Hardelay, directeur général de STX France et Pierre Legros, directeur de la division système naval de surface chez DCNS. STX et DCNS marchent, en effet, main dans la main sur ce projet (suite de l'article après les photos de la cérémonie).


L'amiral Forissier, Jacques Hardelay et Pierre Legros (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Pose du premier bloc du Dixmude (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


L'amiral Forissier posant la pièce de la marine (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Les responsables de DCNS, de la Marine, de STX et de la DGA (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Le réceptacle contenant les pièces est soudé (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


L'amiral Forissier s'entretenant avec le soudeur (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Le premier bloc posé dans la forme de construction (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)

Sistership des BPC Mistral et Tonnerre, le Dixmude a été commandé par la Direction Générale de l'Armement (DGA) en avril dernier au titre du plan de relance de l'économie. Destiné à soutenir l'activité déclinante des chantiers civils, ce marché de plus de 400 millions d'euros représente 1.5 million d'heures de travail pour STX France et 1.2 million d'heures pour ses sous-traitants. Le site nazairien réalisera les trois quarts du projet en valeur, aboutissant en avril 2011 à la livraison d'une plateforme propulsée et aménagée. Le Dixmude rejoindra alors Toulon, où DCNS procèdera à l'intégration du système de combat (SENIT 9) et du système de communication. Cette phase représente 200.000 heures de travail pour le groupe naval militaire, qui doit livrer le bâtiment à la Marine nationale fin 2011/début 2012.


Le BPC Tonnerre (© : MARINE NATIONALE)


Le Mistral avec 6 hélicoptères sur le pont (© : MARINE NATIONALE)


Hélicoptère Tigre sur le Mistral (© VINCENT GROIZELEAU)


Hélicoptères Puma sur le Mistral (© VINCENT GROIZELEAU)


Hélicoptère Tigre sur l'ascenseur tribord du Mistral (© SIRPA TERRE)


Hélicoptère Gazelle dans le hangar (© VINCENT GROIZELEAU)

Le BPC disposera, notamment, d'un radar de veille MRR-3D de Thales, ainsi que de systèmes d'autoprotection (canons de 30mm, lanceurs Simbad). Pour l'essentiel, il sera identique à ses deux prédécesseurs. Seul un traitement des obsolescences a été entrepris (notamment au niveau du système de communication), la seule grande différence par rapport aux Mistral et Tonnerre étant l'ajout d'un second propulseur d'étrave. Le système propulsif sera identique, avec 4 diesel-générateurs et deux pods (moteurs électriques placés sous la poupe, dans des nacelles orientables).


Un pod du Mistral (© : VINCENT GROIZELEAU)


La passerelle du Mistral (© : VINCENT GROIZELEAU)

Comme ses jumeaux, le Dixmude mesurera 199 mètres de long pour un déplacement de 21.500 tonnes en charge. Doté de six spots d'appontage et d'un pont d'envol de 5200 m2 relié à un hangar par deux ascenseurs, il pourra embarquer 16 hélicoptères lourds. Ses garages pourront accueillir 70 véhicules (dont 13 chars Leclerc), alors que des logements sont prévus pour 450 hommes de troupe en plus de l'équipage (180 marins). On notera que, par rapport aux navires militaires traditionnels, les BPC ont bénéficié du savoir-faire des chantiers de Saint-Nazaire en matière de transport de passagers. Les hommes de l'armée de Terre disposent d'un confort qu'ils ne connaissaient pas auparavant, les postes comptant au maximum 6 places et étant dotés, chacun, d'un bloc sanitaire.


Véhicules au pont garage (© VINCENT GROIZELEAU)


Véhicules au pont garage (© VINCENT GROIZELEAU)


Les EDA-R seront dérivés du L-CAT (© : JEAN-LOUIS VENNE)


L-CAT déchargeant des véhicules sur le radier non-immergé (© : MARIE BABEY)


L-CAT dans le radier du Mistral (© : MARIE BABEY)


CTM dans le radier du Mistral (© : JEAN-LOUIS VENNE)


Le radie s'ouvre par une porte arrière (© : VINCENT GROIZELEAU)


Le BPC Mistral et des CTM (© : JEAN-LOUIS VENNE)


Débarquement de char sur un CTM du Mistral (© : JEAN-LOUIS VENNE)

En matière d'opérations amphibies, un radier de 885 m2 avec rampe arrière permettra d'abriter quatre chalands de transport de matériel (CTM) ou deux Engins de Débarquement Amphibie Rapides. Ces EDA-R, dérivés du L-CAT conçu par CNIM, ont été commandés à quatre exemplaires en 2009 (également au titre du plan de relance), quatre unités supplémentaires étant en option. A noter que le BPC pourra également mettre en oeuvre des engins de débarquement sur coussin d'air LCAC, des essais avec la marine américaine ayant été réalisés avec succès sur le Tonnerre.


PC sur le Mistral lors de l'exercice Loyal Midas (© : MARINE NATIONALE)

En dehors de cette capacité de projection de force, le BPC disposera d'un vaste PC (850 m2), permettant de loger un état-major de 150 personnes à même de gérer une opération interarmées et interalliée, notamment grâce aux importants systèmes de communication (Liaisons 11 et 16, système de communication par satellite Syracuse III...). Enfin, les installations hospitalières du navire seront très développées, s'étalant sur une surface de 750 m2. Elles comprendront deux blocs opératoires et 69 lits d'hospitalisation. En cas de besoin, l'hôpital peut s'agrandir en utilisant une partie du hangar situé à proximité.


Evacuation sanitaire (© : MARINE NATIONALE)


Bloc chirurgical embarqué (© : MARINE NATIONALE)


Salle de soins sur le Mistral (© : VINCENT GROIZELEAU)

Extrêmement polyvalents, les BPC peuvent effectuer des missions très variées, allant du débarquement d'une force aéroterrestre sur une plage au commandement d'une opération militaire internationale. Ainsi, au second semestre de cette année, le Mistral sera le navire de commandement de la composante maritime de la force de réaction rapide de l'OTAN (NRF 15). Les BPC peuvent aussi être utilisés comme transports de troupes et de matériels. Ainsi, en optimisant au maximum l'espace (et sans contraintes d'opérations) on pourrait embarquer à bord une quarantaine d'hélicoptères de type Gazelle. La capacité en véhicules pourrait, quant à elle, passer à 150 unités. Il serait également possible, en cas de besoin, d'embarquer près d'un millier de soldats pour une courte durée. Bien entendu, il faudrait alors faire des choix, le BPC ne pouvant évidemment pas tout embarquer en même temps.


Le Tonnerre et un CTM (© : MARINE NATIONALE)

Dès l'été 2006, alors qu'il n'était même pas encore admis au service actif, le Mistral a, en outre, démontré l'intérêt de ce type de navire pour les évacuations de ressortissants. Dépêché en urgence à Beyrouth lors des combats entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne, le BPC a accueilli des milliers de civils, évacués vers Larnaca. Durant l'opération baliste, l'état-major de la marine avait calculé que le navire pouvait embarquer jusqu'à 4000 civils sur un trajet de 8 heures. En réquisitionnant le hangar hélicoptères et en utilisant les larges coursives, 700 lits furent finalement installés, auxquels s'ajouteront au fil des jours 2200 matelas gonflables.


Lors de l'opération Baliste (© : MARINE NATIONALE)


Lors de l'opération Baliste (© : MARINE NATIONALE)


Fret destiné au sinistrés du cyclone Nargis, en 2008 (© : MARINE NATIONALE)

Validé au Liban, le concept du BPC est, de même, tout à fait approprié pour les opérations humanitaires. En cela, il bénéficie de ses capacités d'emport, de mise en oeuvre d'hélicoptères et d'engins de débarquement (après une catastrophe les infrastructures sont souvent hors d'usage), mais aussi de la présence de son hôpital embarqué. Ainsi, en mai 2008, 1000 tonnes de fret humanitaire ont été chargées sur le Mistral, une cargaison qui était destinée aux sinistrés birmans du cyclone Nargis.
Enfin, les BPC servent, à partir de cette année, à la formation des officiers élèves de la marine, en remplacement du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc.
En tout, la Marine nationale doit aligner quatre BPC du type Mistral ; le Dixmude devant remplacer le transport de chalands de débarquement Foudre. Pour le moment, le quatrième de la série, qui doit succéder au TCD Siroco, doit être réalisé dans la seconde moitié de la décennie.
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