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quinta-feira, 4 de outubro de 2007

Un missile antinavire léger vivement souhaité

Marine : Un missile antinavire léger vivement souhaité

Vue d'un Future Lynx doté d'un missile FASGW
crédits : DROITS RESERVES


04/10/2007

Terrorisme, piraterie, trafics en tous genres, acquisition de petites unités navales par des états peu fréquentables... Les grandes marines constatent une militarisation croissante des mers, où 90% du commerce mondial transite. Même les trafiquants et autres pirates sont de mieux en mieux armés : « Désormais, on peut trouver des missiles Stinger sur de petites vedettes», explique un militaire. Dans ces conditions, les hélicoptères, chargés de contrôler et d'arraisonner les embarcations rapides, peuvent être confrontés à une sérieuse menace. Les Panther, qui équipent notamment les frégates du type La Fayette, Floréal ou Cassard, bénéficient d'un programme de modernisation, notamment au niveau de leur vision de nuit. Leur armement reste en revanche des plus légers, l'armée française n'ayant jamais opté pour l'AS-15, dont sont dotés les hélicoptères Dauphin et Panther vendus en Arabie Saoudite et Emirats Arabes Unis. Face à la multiplication des risques, les marins souhaitent qu'un missile antinavire léger soit rapidement acquis : « C'est un besoin et un manque. L'ANL est essentiel car c'est un outil particulièrement adapté aux nouvelles menaces auxquelles nous pouvons être confrontés, brutalement, chaque jour », explique un officier.

Peu et onéreux et adapté aux menaces asymétriques

Destiné à mettre hors de combat une petite embarcation, du type vedette rapide, l'Anti Navire Léger s'adapterait parfaitement à la montée en puissance des menaces asymétriques. Il n'a, en revanche, pas vocation à remplacer l'Exocet, dont sont dotés les gros bâtiments de surface, avions de combat et sous-marins de la Marine nationale : « L'Exocet est un missile lourd que l'on utilisera contre une cible de fort tonnage, comme un navire de premier rang. Au-delà de 1000 à 2000 tonnes, l'ANL serait moins efficace », souligne un marin.
Complémentaire, le missile anti-navire léger aurait la portée nécessaire pour garantir la sécurité de l'hélicoptère vis-à-vis des moyens d'autodéfense des embarcations engagées, soit quelques dizaines de kilometres, contre 180 km pour la dernière version de l'Exocet, le MM40 Block3 (dont la mise en service est prévue en France avec les frégates Horizon). L'ANL est enfin pensé comme une arme financièrement abordable. Depuis le début des réflexions sur le projet, les militaires français fixent, en effet, un objectif de coût unitaire faible pour un armement de cette catégorie. La facture finale dépendra cependant du degré de sophistication retenu et des éventuels gains réalisés au travers d'une coopération internationale.

Coopération avec les Britanniques

La Royal Navy dispose déjà d'une arme de ce type, le Sea Skua. Mis en oeuvre sur les hélicoptères Lynx, cet engin conçu à l'origine par British Aerospace Dynamics, intégré maintenant au sein de MBDA, mesure 2,5 mètres de long (contre 4,7 pour l'Exocet AM39) et présente une portée de 15 kilomètres. Développé dans les années 70, il fut utilisé avec succès durant le conflit des Malouines et pendant la guerre du Golfe. Vieillissant, le Sea Skua doit être remplacé à l'horizon 2012 par un nouvel engin, le Future Anti Ship Guided Weapon (FASGW). Ce projet du Ministère de la défense britannique, s'il est lancé, donnera naissance au Sea Skua Mk2. Les besoins étant très proches, c'est donc naturellement que Français et Britanniques envisagent une coopération. Capable de mettre hors de combat des navires de surface jusqu'à la taille d'une corvette, le missile commun disposerait aussi d'une capacité contre des cibles terrestres. Côté technologie, les Français souhaitent « quelque chose de simple d'emploi, avec possibilité de conserver l'homme dans la boucle pour éviter les dégâts collatéraux et permettre l'annulation de la mission ». De leur côté, les Britanniques ne seraient pas opposé à un système de guidage plus élaboré.

Logique interarmées

Une coopération entre les deux pays permettrait de mutualiser les coûts et donc de réduire le budget de ce système d'arme dont l'acquisition est jugée « prioritaire » par un haut gradé. En dehors de l'aspect purement naval du projet, certaines des technologies du missile commun pourraient également intéresser les armées de Terre européennes. Ces dernières étudient notamment l'évolution de la capacité d'appui/destruction de leurs hélicoptères d'attaques. Il serait alors industriellement possible de développer une famille de missiles capable de répondre aux besoins des différentes forces, par exemple en reprenant les mêmes autodirecteurs et liaisons de données. Cette option réduirait d'autant le budget nécessaire aux études et permettrait de disposer d'un parc de missiles relativement homogène. Pour la Marine nationale, l'ANL équiperait les Panther et les futurs NH90.

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