Un Rafale doté d'un missile antinavire Exocet AM39 crédits : MBDA / Thierry Wurtz |
11/04/2008
Depuis la mi-février, Dassault Aviation a livré deux nouveaux Rafale à la Marine nationale. Cela porte à 20 le nombre d'avions en parc dans l'aéronautique navale, soit un tiers de la dotation finale prévue. Onze de ces avions sont au standard F2, c'est-à-dire capables d'assurer des missions de supériorité aérienne mais aussi d'assaut. Ils disposent de la liaison 16, qui permet l'échange de données sur la situation tactique entre les avions en vol, mais aussi entre les appareils et les bases terrestres ou des navires. Alors que le M21 est attendu avant l'été à Landivisiau, l'aéronautique navale doit toucher son premier appareil au standard F3 à la fin de l'année. Ce dernier pourra mettre en oeuvre l'ensemble des armements prévus dans le programme : missiles air-air Mica EM et IR, bombes à guidage laser, AASM, missile antinavire Exocet AM39, missile de croisière Scalp EG, missile nucléaire ASMP-A, ainsi qu'un canon de 30 mm et un pod de reconnaissance. On notera que le « rétrofit » des 10 premiers avions livrés à partir de 1999 au Standard F1 (capacité air-air uniquement) serait repoussé par mesure d'économie.
Reste que la marine disposera, au moins, de 50 avions d'assaut, ce qui est suffisant pour armer un groupe aéronaval (Les 10 premiers continuant d'assurer la défense aérienne ou encore l'entraînement). Par ailleurs, il est parfois bon de le rappeler, la construction d'un second porte-avions n'impliquera pas l'acquisition d'appareils supplémentaires. L'objectif du PA2 est, avant tout, de disposer d'une deuxième plateforme pour assurer une disponibilité permanente à la mer durant les arrêts techniques du Charles de Gaulle (40% du temps).
Un Rafale équipé du Scalp EG (© MARINE NATIONALE)
Le Rafale F3 sera, pour sa part, au rendez-vous du CDG « Mk2 », qui sortira de son premier grand carénage en novembre prochain. Remis à niveau et modernisé à cette occasion, le porte-avions voit ses installations aéronautiques adaptées à l'arrivée du Rafale F3. Les soutes à munitions sont, dans le même temps, configurées pour accueillir les dernières générations d'armements, comme l'ASMP-A. Le nouveau couple « CGD/Rafale F3 » offrira la plus puissante capacité aéronavale jamais possédée par la France. Véritable aérodrome flottant, le Charles de Gaulle peut embarquer une trentaine d'avions de combat pouvant mettre en oeuvre des armements conventionnels et nucléaires. Il présente l'avantage de pouvoir se déplacer sans contrainte, puisqu'il jouit de la liberté de navigation dans les eaux internationales. Bénéficiant d'une autonomie très importante grâce à sa propulsion nucléaire, le porte-avions peut franchir 1000 kilomètres par jour.
Rafale sur le Charles de Gaulle (© MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)