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sábado, 25 de agosto de 2007

Marine : Lancement des études pour une FREMM antiaérienne

Marine : Lancement des études pour une FREMM antiaérienne

Frégate Européenne Multi-Missions (FREMM)
crédits : DCN


24/08/2007

Eviter de perdre deux frégates antiaériennes. C'est l'objectif de la Marine nationale qui, après avoir réduit significativement le nombre de ses navires en service, a atteint dès 2000 le format du « Modèle 2015 ». Or, l'abandon des troisième et quatrième Frégate de Défense Aérienne (FDA) du type Horizon, jugées trop onéreuses malgré l'inscription de la troisième à l'actuelle loi de programmation militaire, pose un véritable problème capacitaire à la flotte française. Le retrait du service, en 2001 et 2007, des Frégates Lance-Missiles (FLM) Suffren et Duquesne, ne laisse en effet que deux bâtiments antiaériens opérationnels, les Cassard et Jean Bart. La faiblesse de ces moyens, cruciaux pour assurer la protection des unités précieuses comme les porte-avions, est à mettre en rapport avec la situation des autres pays européens. Ainsi, la Grande-Bretagne dispose de 8 bâtiments de ce type, qui seront remplacés, nombre pour nombre, par les destroyers du Type 45 (équivalents des Horizon). Même l'Espagne, dont les intérêts maritimes sont nettement moins importants, a autorisé la construction d'un cinquième destroyer du type F100 et vient de commander un sixième système de combat AEGIS, entérinant la décision de réaliser une sixième unité de cette classe. Dans ces conditions, les ambitions françaises sont des plus raisonnables, pour ne pas dire un peu justes : « Certains bâtiments ont été prolongés aux maximum de leurs possibilités sans qu'il soit pour autant possible d'éviter la rupture capacitaire. C'est le cas en matière de défense aérienne. Afin d'assurer certains aspects de son contrat opérationnel, la marine a du faire appel occasionnellement au renfort de frégates d'autres Etats européens qui n'ont pas toujours été en mesure de répondre favorablement », notait déjà, fin 2005, le sénateur André Boyer, de la commission des Affaires Etrangères et de la Défense du Sénat.
Si les FLM seront finalement remplacées, avec du retard, par les FDA Forbin et Chevalier Paul (2008 et 2009), la Marine nationale doit, d'ores et déjà, préparer le renouvellement des Cassard et Jean Bart, dont le désarmement est prévu autour de 2018. Faute de pouvoir commander deux Horizon supplémentaires, le ministère de la Défense planche sur une solution nettement plus économique, qui consiste à adapter une plateforme de Frégate Européenne Multi-Missions (FREMM) à la lutte antiaérienne.

Prolonger la série des FREMM pour compenser la perte des Horizon 3 et 4

Afin d'assurer les missions qui lui sont confiées et en prévision de l'importance croissante de l'espace maritime dans la géostratégie mondiale, il est logiquement souhaitable pour la France de maintenir le niveau capacitaire du Modèle 2015, format qui fixe à 26 le nombre de frégates dont doit disposer la marine. Pour y parvenir, la flotte doit aligner deux bâtiments antiaériens compensant l'abandon des deux dernières Horizon et s'ajoutant aux unités déjà prévues. L'aspect social est également à prendre en compte, DCNS voyant partir en fumée, avec deux FDA en moins, quelques 2 millions d'heures de travail. Afin d'assurer la disponibilité permanente de deux navires antiaériens pour escorter un groupe aéronaval ou amphibie, la commande des nouvelles frégates, appelées FREDA, doit impérativement intervenir en 2011. C'est à cette date que la première tranche optionnelle du contrat FREMM doit être affermie par le ministère de la Défense. Pour l'heure, seule une tranche ferme de 3.5 milliards d'euros a été notifiée fin 2005. Elle comprend les études et le développement, ainsi que la réalisation de six bâtiments spécialisés dans la lutte anti-sous-marine (ASM) et deux dans l'action vers la terre (AVT). La première tranche optionnelle porte, quant à elle, sur quatre frégates, soit 2 ASM et 2 AVT. Faute de pouvoir ajouter, dès 2011, deux navires supplémentaires dans cette tranche, les deux frégates AVT qui y sont inscrites pourraient être remplacées par les FREDA destinées à prendre la relève des Cassard et Jean Bart. Le programme prévoit, par ailleurs, la commande de cinq autres navires AVT, intégrés dans une seconde tranche conditionnelle (pouvant être affermie en 2013).
Pour mémoire, le programme FREMM, mené en coopération avec l'Italie et d'un coût total de 6.45 milliards d'euros pour la France, bénéficie de l'effet de série engendré par la commande initiale de 17 bâtiments. Si une partie du projet est finalement abandonnée, l'ensemble sera soumis à des pénalités qui pourraient relever significativement le prix des premiers bateaux livrés.

Horizon : Deux frégates à 2.7 milliards d'euros

La question des FREDA découle de l'abandon des troisième et quatrième frégates de défense aériennes (FDA) du type Horizon. Premier grand programme naval mené au travers d'une coopération européenne, Horizon a essuyé les plâtres d'un montage industrialo-politique des plus complexes. Lancé en 1994 sur la base de 20 navires, le projet a vu le retrait, en 1999, de la Grande-Bretagne, qui a néanmoins maintenu sa participation sur le système d'armes PAAMS, compliquant un peu plus la donne (plateforme bipartite et système d'armes tripartite). Restées seules, la France et l'Italie ont, par la suite, revu leurs ambitions à la baisse, avec 4 navires au lieu de 10 initialement prévus. En définitive, le coût des deux frégates françaises, les Forbin et Chevalier Paul, atteint 1.9 milliard d'euros, auquel il faut ajouter le coût du système d'armes. La Marine nationale estimant le budget total à 2.7 milliards d'euros, le prix de ce dernier serait donc d'environ 800 millions d'euros. Vu le montant colossal de cette facture, la solution nettement plus économique d'une FREMM antiaérienne a été retenue, bien que cette dernière ne puisse présenter les mêmes capacités qu'une Horizon. Long de 153 mètres pour un déplacement de plus de 7000 tonnes en charge, ce type de bâtiment est extrêmement complexe. Dotée de l'un des plus puissants systèmes de combat jamais embarqué sur un navire, la FDA peut détecter et suivre plus d'un millier de pistes dans un rayon de 300 kilomètres et en engager plusieurs simultanément, grâce à 32 missiles Aster 30 et 16 missiles Aster 15. Le reste de l'armement est constitué de 8 missiles antinavires Exocet MM40, deux pièces de 76 mm, deux canons de 20 mm, deux tubes lance-torpilles pour MU 90 et un hélicoptère NH90. L'installation d'un système surface-air à très courte portée (SATCP) sur la plage arrière (missiles Mistral) n'est en revanche plus certaine, économies obligent. En dehors de l'armement, les Horizon disposent de très importants moyens de guerre électronique, notamment en matière de brouilleurs et de lance-leurres.

De la FREMM à la FREDA : Les modifications techniques

Après de longs mois de réflexion, la phase préparatoire des études destinées à réaliser des FREMM de Défense Aérienne (FREDA) ont, selon nos informations, débuté il y a deux mois. La Délégation Générale pour l'Armement (DGA), la marine et DCNS étudient toutes les solutions possibles à partir du design initial des frégates multi-missions qui, avec une longueur de 135 mètres, atteindront un déplacement de 5800 tonnes en charge. Afin de limiter au maximum les coûts, les aménagements intérieurs seront conservés, tout comme la coque, qui sera sans doute identique à celle d'une FREMM AVT, avec un radier sur l'arrière. L'absence de radar de veille à longue portée ne pouvant être solutionnée sans revoir l'architecture générale des navires (et donc le prix), la puissance du radar multifonctions Herakles sera plus importante afin que ce dernier, qui effectue une rotation par seconde, puisse voir plus loin. Bien que ces modifications ne permettront pas à l'Herakles de détecter des pistes aussi éloignées qu'un radar du type LRR, elles devraient être suffisantes pour permettre aux FREDA de traiter des cibles dans un volume de l'ordre de 150 kilomètres. Cette portée est, par exemple, bien adapté à la protection aérienne d'un groupe amphibie opérant au large du littoral. Pour assurer leur capacité, par rapport à une FREMM classique, de protection élargie, les systèmes de combat des deux futurs navires recevront, par ailleurs, des logiciels spécialisés pour la conduite d'engagements antiaériens à longue portée. Côté armement, les FREDA conserverait 32 cellules de lancement vertical sur l'avant mais les deux lanceurs Sylver prévus sur les FREMM pour embarquer 16 missiles de croisière Scalp Naval seront remplacés par deux modules abritant 16 missiles antiaériens Aster 30. Tout comme les Horizon, ces munitions permettent de détruire des objectifs dans un rayon de 70 kilomètres. La dotation en Aster 30 serait complétée par les 16 missiles Aster 15 (portée de 30 kilomètres) de la plateforme initiale ou, suivant d'autres options, par 16 autres Aster 30. L'installation de systèmes SATCP ne serait, dans le premier cas, pas nécessaire mais devrait être sans doute envisagée dans le second (afin d'assurer l'autoprotection à courte portée). Pour mémoire, le reste de l'armement des FREMM consiste en un canon de 76 mm, deux canons de 20 mm, 8 missiles antinavires Exocet MM40, des torpilles MU90 et un hélicoptère. On notera enfin que pour assurer leur mission de défense aérienne, les FREDA devront sans doute disposer de systèmes de guerre électroniques plus puissants que les frégates multi-missions. A ce stade du projet, le choix final de l'armement et des équipements des FREDA n'est évidemment pas acté. Différentes configurations sont à l'étude afin de concilier besoin opérationnel et enveloppe budgétaire.
L'ensemble des modifications, relativement peu importantes par rapport au design initial, devraient permettre de maintenir la facture des deux nouvelles frégates de défense aérienne aux alentours de 550 millions d'euros pièce, hors coût des munitions. Des économies d'échelle pourraient également être réalisées avec la Grèce, qui se serait montrée intéressée par ce navire. La FREDA deviendrait alors FRégate Européenne de Défense Aérienne.

26 frégates de combat au début des années 2020

Conçues pour détecter et détruire les missiles et aéronefs assaillants, les FDA et FREDA sont destinées à protéger les porte-avions et grands navires amphibies, tels les bâtiments de projection et de commandement (BPC) du type Mistral. Les frégates multi-missions devront, quant à elles, remplacer à partir de 2011 les 10 frégates de lutte anti-sous-marine des classe F 67 et F 70 (neuf sont encore en service), ainsi que les 17 avisos du type A 69 (neuf encore en service), dont le désarmement est prévu entre 2011 et 2020. A cette date, la Marine nationale aura donc vu son format réduit en nombre de passerelles, tout en disposant de navires plus gros et à la maintenance plus aisée, donc moins onéreuse. Ces bateaux seront, en outre, armés par des équipages particulièrement réduits pour leur tonnage (110 marins par frégate, soit deux à trois fois moins que sur les anciennes unités), tout en présentant un taux de disponibilité de 3700 heures par an et par bâtiment, contre 2000 à 2500 heures sur la génération actuelle.
Plus économiques, les FREMM seront, par ailleurs, de précieux outils de gestion de crise, grâce à l'emport du missile de croisière Scalp Naval, d'une portée de 1000 kilomètres. Sur les 17 frégates du programme FREMM, 8 seront à vocation ASM et 9 à vocation AVT. Ces dernières disposeront d'un petit radier pour une embarcation commando, sur l'arrière, en lieu et place du sonar remorqué des frégates ASM. Aux FDA, FREDA et FREMM, il faut ajouter les cinq frégates légères furtives du type La Fayette. Ces bâtiments, livrés par DCNS Lorient entre 1996 et 2001, sont prévues pour naviguer jusqu'en 2026/2031. Au début des années 2020, la France devrait donc disposer de 26 frégates de combat pour protéger son espace maritime, soit quelques 11 millions de kilomètres carrés, de l'Atlantique au Pacifique en passant par la Méditerranée, les terres australes et l'océan Indien.

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