Vue du futur porte-avions de la Marine nationale crédits : DCN - Thales |
27/05/2008
Dans une interview accordée à Var matin, le vice-amiral d'escadre Philippe Sautter revient sur les menaces éventuelles qui pèsent sur les programmes destinés à assurer le renouvellement de la Marine nationale. Face aux restrictions budgétaires, certaines voix préconisent notamment une réduction du programme FREMM, qui porte sur la réalisation de 17 frégates multi-missions. Ces bâtiments, réalisés par DCNS, sont destinées à remplacer les 18 frégates anti-sous-marines et avisos actuellement en service. Ils s'ajouteront aux quatre navires antiaériens et aux cinq frégates légères (La Fayette) opérationnels ou en cours d'achèvement. Or, compte tenu de l'importance croissante des missions dévolues à la marine, l'amiral commandant la Force d'Action Navale (ALFAN) estime que ces effectifs sont loin d'être pléthoriques. Des Antilles à l'océan Indien, de la mer du Nord à l'Atlantique en passant par la Méditerranée, l'Asie et le Pacifique, alors que le Mistral a été récemment dépêché au large de la Birmanie, « les opérations au Liban en 2006 ou encore en Afrique de l'Ouest avaient déjà révélé l'intérêt de disposer en permanence d'une force à la mer », estime l'amiral Sautter dans les colonnes du quotidien varois. Selon le patron de la flotte de surface : « Si l'on ajoute à cela les missions de lutte contre les trafics de drogue ou contre le terrorisme, le nombre de frégates - vingt-six, avisos compris - dont dispose actuellement la Marine est juste. Un exemple : quand le président Sarkozy a annoncé qu'il mettait une frégate pour accompagner les cargos du PAM le long des côtes somaliennes, il me restait un seul aviso ! » Dissuasion, interventions militaires, protection des approches maritimes, sécurisation des approvisionnements du pays, évacuations de ressortisants, opérations humanitaires, lutte contre le terrorisme et la piraterie, narcotrafic, immigration clandestine, sauvetage en mer, renseignement... Autant dire qu'avec moins de moyens, pour reprendre les propos d'un autre amiral français, « il faudra faire des choix ».
De même, le VAE Sautter considère que le second porte-avions ne peut être sacrifié au profit des frégates, et inversement. « Aux députés qui me le demandaient, j'ai répondu : la Marine ne peut pas choisir, il lui faut les deux. Les frégates multi-missions et le second porte-avions. On m'oppose le prix : 2,5 milliards d'euros. Sur cinq ans, ça ne fait que 500 millions d'euros par an. Ce n'est pas hors de portée. Tout est question de choix politique. Quand le général de Gaulle a lancé le programme français de dissuasion nucléaire, c'était sans commune mesure avec le prix du second porte-avions. Le second porte-avions n'est pas le joujou des marins. C'est un outil de puissance. Et la Marine ne cherche pas du tout à imposer ses choix au détriment des autres armées ».
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- Voir l'intégralité de l'interview publiée dans Var Matin
Le VAE Philippe Sautter (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
De même, le VAE Sautter considère que le second porte-avions ne peut être sacrifié au profit des frégates, et inversement. « Aux députés qui me le demandaient, j'ai répondu : la Marine ne peut pas choisir, il lui faut les deux. Les frégates multi-missions et le second porte-avions. On m'oppose le prix : 2,5 milliards d'euros. Sur cinq ans, ça ne fait que 500 millions d'euros par an. Ce n'est pas hors de portée. Tout est question de choix politique. Quand le général de Gaulle a lancé le programme français de dissuasion nucléaire, c'était sans commune mesure avec le prix du second porte-avions. Le second porte-avions n'est pas le joujou des marins. C'est un outil de puissance. Et la Marine ne cherche pas du tout à imposer ses choix au détriment des autres armées ».
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Le VAE Philippe Sautter (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)